Photo : Baltic Snowpark Agency
Vous l’avez sans doute remarqué, désormais une nouvelle donnée figure sur tous les descriptifs touristiques des stations de sports d’hiver : le nombre et la taille des modules des snowparks répartis sur le domaine skiable. De fait, la pratique freestyle a de plus en plus d’adeptes et certaines stations s’enorgueillissent d’avoir créé des snowparks immenses de difficulté variable. C’est l’occasion de se demander comment naissent ces espaces dédiés aux figures et aux sauts, d’autant plus que leur conception repose de plus en plus sur les épaules de professionnels, pour des raisons d’agrément, mais aussi de sécurité.
Une réflexion qui doit s’adapter au terrain
En réalité, tout part d’un repérage minutieux des terrains les plus susceptibles d’accueillir un snowpark. Généralement, c’est sur une piste ou un secteur anciennement dédié au ski ou au surf que les responsables des stations décident d’installer un snowpark. Les cas d’extension du domaine pour y intégrer un parc à neige sont rarissimes. Il faut alors distinguer trois types de parcours : le slopestyle, le boardercross et le half-pipe, qui pose des problèmes plus particuliers. C’est essentiellement selon les caractéristiques de la piste que les concepteurs de ces parks pourront déterminer quel type de parcours implanter et à quel endroit. Pour donner quelques exemples, le boardercross, parcours de descente proposant des virages relevés et des sauts limités en hauteur et en longueur, se pratique majoritairement sur des pistes bleues ou rouges présentant des ruptures de pente marquées, comme le parcours du Maroly au Grand Bornand, un ancien stade de slalom. Un parcours de slopestyle nécessite, quant à lui, de prendre en compte les sauts et d’intégrer les modules dans un espace dégagé et sécurisé, sans que la pente ait besoin d’être raide. Une implantation à l’écart du reste du domaine peut être un plus, au point que certaines stations délivrent désormais des forfaits réservés aux snowparks, comme à Avoriaz. Voici notre top 5 des meilleurs Snowparks dans les Alpes.
Photo : Snowpark Kitzbuhel
Le travail incessant des shapers
Une fois le dessin du park arrêté, il faut transcrire en réalité ce qui n’existe encore que sur le papier. C’est alors que les engins de damage et les enneigeurs entrent en action, pour lisser les parties devant être arasées et pour constituer des tas de neige conséquents là où l’on a prévu d’installer des modules de saut. Typiquement, c’est à la machine aussi que sont érigées les parois semi-circulaires des half-pipes. Mais tout cela resterait approximatif sans le travail des shapers. Eux-mêmes skieurs ou snowboardeurs freestyle la plupart du temps, ils veillent à ce que les modules soient les plus finement sculptés possible, car quelques degrés d’inclinaison en plus ou en moins font courir des risques aux pratiquants. Armés de pelles, de raclettes ou même de leurs skis, ils remettent le park en état avant l’arrivée des pratiquants et n’hésitent pas à apporter les correctifs nécessaires en cours de journée en testant les parcours.
Photo : developmentsnowparks.com
La question cruciale de la sécurité
Avec leur généralisation et leur implantation en plusieurs points du domaine (Vars compte par exemple pas moins de huit snowparks cette saison), la tentation pour tous les skieurs, même débutants, de tester les parcours de freestyle est grande. C’est pourquoi la signalisation et l’encadrement sont des points cruciaux. Un code de couleurs, identique à celui indiquant la difficulté des pistes, est désormais mis en place pour les différents modules de slopestyle et pour les parcours de boardercross. Pas de risque qu’un débutant emprunte un parcours noir, donc. Et les shapers sont aussi là pour canaliser les parcours et garantir notamment que les sauts s’effectuent sans risque. Vrai plus pour les stations, la création d’un snowpark est donc avant tout une question de plaisir.